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Interview : Assistante de service social

13 octobre 2014

Aurélie Collins passe de l’écoute à la parole en nous présentant son parcours pour devenir assistante de service social.

Assistante de service social
Pour cette nouvelle interview, c’est Aurélie Collins qui nous présente son parcours pour en arriver à un métier qu’elle a toujours souhaité exercer : celui d’assistante de service social. Un métier qui se voue à aider les gens et en cette semaine sur la reconversion, une oreille attentive n’est jamais de trop.

Quel est ton cursus scolaire jusqu’à présent ?

Pour l’instant, c’est un sans-faute. J’ai obtenu mon BAC ES du premier coup ainsi que le concours permettant d’accéder à la formation d’Assistante de Service Social. J’ai eu le choix d’intégrer l’IRTS ou l’ISL et je me suis portée sur l’Institut Social de Lille, par pure préférence. La formation d’Assistante de Service Social dure 3 ans en formation initiale. Toutefois elle peut être discontinue pour les personnes se reconvertissant professionnellement. Dans cette situation, elles effectuent la formation sur 4 ans.

Comment se présentent tes cours cette année ?

Les cours sont composés d’apprentissages théoriques sur diverses matières (politiques sociales, sociologie, psychologie, santé, technique d’entretien…). Toutes ces matières sont transversales et se reportent sur les différentes facettes de mon métier. Pour résumer, nos cours pratico-pratiques doivent nous permettre de cerner au plus vite le problème de la personne et d’entamer une démarche d’accompagnement avec elle. Le but est « de faire avec » et non « à la place de ». On vise l’autonomie de la personne, la rendre actrice de son projet de vie.
Un atout majeur de cette formation, ce sont les stages. Sur 3 ans de formation, nous avons 14 mois de stage. En 1re année, c’est un stage de découverte du travail social de deux mois. En 2de année, c’est un stage de 6 mois où l’on apprend notre cœur de métier, en lien avec notre référente, où l’on apprend les techniques d’entretien, comment entamer une démarche d’accompagnement, comment travailler en lien avec les partenaires. En 3e année, c’est aussi un stage de 6 mois où l’on vise cette fois-ci à être autonome, même si on est toujours sous l’aile protectrice de notre référente.

Pourquoi avoir choisi cette voie ?

J’ai toujours aimé aider mes amis lorsqu’ils étaient en proie au doute ou à des difficultés personnelles. J’essayais d’être une oreille attentive pour qu’il puisse se confier et je tentais d’apporter avec mon regard un conseil, une solution. Alors quand est venue l’heure de l’orientation professionnelle, je n’étais pas étonné que mes aspirations se dirigent vers le social. Le métier d’Assistante de Service Social correspondait déjà à ce que je faisais de mon côté, à moindre échelle alors je me suis dis : pourquoi ne pas le faire à grande échelle pour des personnes qui en ont vraiment besoin ?

Comment se sont passés tes stages ?

En 1re année, j’ai pu découvrir l’action sociale de manière générale dans un centre social. En 2de année, je l’ai effectué dans un service hospitalier où j’ai été amenée à accompagner des malades et leurs familles dans des soins palliatifs, dans un service spécialisé Alzheimer et un service de soins de suite et réadaptation. Actuellement, je suis en Unité territoriale au sein du Service Social Départemental. J’accompagne des personnes, des familles dans le cadre de l’insertion professionnelle, du logement, de la protection de l’enfance. Je suis amenée à travailler avec le procureur, le juge aux affaires familiales ou le juge pour enfant, mais aussi avec les associations. C’est une bonne chose d’avoir cette possibilité de faire autant de stages car cela nous permet de nous confronter aux réalités du travail. Voici certaines de mes missions :
- Diagnostic social et intervention auprès des usagers dans le cadre de retour au domicile (APA, ARDH…) ou d’institutionnalisation (Foyer Logement, EHPAD)
- Négociation auprès des différents partenaires internes et externes dans l’intérêt du plan d’aide de la personne
- Diagnostic de territoire dans le cadre d’une intervention collective sur le thème de la parentalité
- Entretiens à domicile et permanences de secteur
- Construction d’un réseau partenarial
- Communication professionnelle (exposé en réunion d’équipe, rapports écrits, compte rendu)
- Apprentissage des méthodologies d’interventions et des dispositifs propres à la CARSAT (garde malade soins palliatifs, congé de solidarité familial…) ou encore du Conseil Général (APA)
J’ai véritablement grandi professionnellement et personnellement à travers ces stages. Je ne suis plus la même personne qu’à la sortie du BAC. Je retire énormément de fierté de ces différentes expériences, tant dans le côté technique, pratique ou théorique qui me serviront lorsque j’exercerais.

As-tu la même perception du métier qu’avant ton stage ?

Non, il y a une différence entre le métier tel qu’on se le représente et ce qui en résulte avec les réalités sociales. Cette confrontation est souvent violente. On s’imagine souvent la misère, mais la voir réellement, voir les situations de certaines personnes, c’est vraiment difficile et il faut avoir le cœur accroché. Il y a aussi un décalage entre ce que nous en tant que personne on aimerait faire dans notre accompagnement social pour la personne et les limites institutionnelles. On doit faire de plus en plus avec des moyens qui diminuent. Rien qu’au niveau des différents dispositifs, on doit faire avec des enveloppes budgétaires qui réduisent chaque année et on se retrouve parfois dans l’incapacité d’aider la personne. C’est vraiment frustrant. Hormis toutes ces difficultés, il n’en reste pas moins que ces stages m’ont permis de voir l’humain en chacun d’entre nous et les possibilités que l’on peut faire avec lorsqu’on prend le temps d’écouter, de s’y attarder. Cela a confirmé mon choix professionnel et j’espère pouvoir l’exercer très prochainement.

Quelles sont les qualités nécessaires pour bien exercer ta future profession ?

Je dirais : l’écoute, l’empathie, l’humilité, l’ouverture d’esprit, savoir se remettre en question et ne pas rester sur acquis, évaluer sa pratique pour pouvoir encore l’améliorer.

Quelles sont tes perspectives d’avenir ?

Concernant mes perspectives d’avenir, je souhaiterais exercer en milieu hospitalier. J’ai une certaine affinité face à un public de personnes âgées. On apprend beaucoup d’eux, de leurs vies, de leurs expériences passées… Toutefois le travail de secteur en protection de l’enfance m’intéresse tout autant. Nous verrons bien de quoi l’avenir sera fait !
BR13/10/2014
Assistante de service social