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Interview : Designer Industriel

12 octobre 2015

Au sein de l'agence lilloise Feel Addicted, le cube de verre au milieu de ce grand open space tient lieu de salle de réunion. Dans cet écrin lumineux et transparent, nous avons rencontré Clément Eloy, designer industriel.

Designer Industriel

Au sein de l'agence lilloise Feel Addicted, le cube de verre au milieu de ce grand open space tient lieu de salle de réunion. Dans cet écrin lumineux et transparent, nous avons rencontré Clément Eloy, designer industriel.

Comment êtes-vous arrivé au métier de designer ?

C'était une vocation. J'ai découvert le métier de designer au lycée et ce que j'ai apprécié, c'est que l'approche créative n'y était pas « gratuite ». C'est-à-dire que l'on fait partager le fruit de cette création avec tous les utilisateurs du produit. Les projets sont tirés à des milliers d'exemplaires et cet aspect de large diffusion fait aussi qu'il est plus facile de vivre du design que de l'artisanat d'art. J'ai donc fait mes études à l'Institut Supérieur de Design de Valenciennes, dont je suis ressorti diplômé en 2006.

Quelles sont les étapes à suivre depuis la demande jusqu'au produit fini ?

Il y a tout d'abord la phase d'analyse du marché, de la cible, des tendances. Ce socle permet d'entrer solidement dans l'univers du produit, de le connaître. Ensuite, il y a l'étape de recherche créative. C'est le moment où on fait des croquis, on cherche des concepts, on explore des pistes. Lorsqu'au final on s'arrête sur deux ou trois idées, on les propose au client. Quand un projet est choisi et validé, on peut commencer le développement. On fait les plans en 2D, les maquettes, on recherche les fabricants pour les matériaux qu'on a choisis. Quand le projet aboutit enfin, on assure le suivi d'industrialisation. On s'assure de la qualité du produit tout au long de sa production.

Quel aspect préférez-vous dans votre métier ?

La création. Ce moment, où après avoir retourné le projet dans tous les sens pendant des heures, on trouve enfin l'idée qui répond à toutes les questions, à tous les problèmes, et qu'en prime, on sait que ça va marcher. Cette conviction me fait me lever même au milieu de la nuit pour noter, dessiner cette idée. Et à ce moment-là, on peut mettre en route le projet. Et puis la diversité des projets aussi. J'aime toucher à tous les domaines. On peut travailler aujourd'hui sur du mobilier, demain sur une montre ou un flacon de shampoing. On ne se lasse jamais, tous les projets sont différents.

Quels conseils donneriez-vous à un futur designer ?

D'être curieux. Ce n'est pas un vilain défaut, au contraire ! Il faut cultiver cette curiosité, aller voir des expos, lire, s'intéresser à comment fonctionnent les choses. Tout cela permet de se créer une sorte de banque de données, qui servira à l'inspiration. Il faut aussi être ouvert d'esprit. On est vite formaté par des standards et le rôle du designer est aussi de réussir à en faire abstraction pour sortir une idée nouvelle. Et puis pour terminer, je conseillerais de prendre le temps. Prendre le temps de rêver.

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