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Interview : Étudiante en professorat des écoles

23 mai 2016

Marie Donnay-Moreno est actuellement étudiante en Master 1 littérature de jeunesse à l'université de Lille 3. Une étape obligatoire pour elle qui se destine ensuite au métier de professeur des écoles. À l'issue de son année, elle va en effet se préparer à passer son concours pour pouvoir faire ce dont elle a toujours rêvé, transmettre son savoir aux enfants.

 

Étudiante en professorat des écoles

Marie Donnay-Moreno est actuellement étudiante en Master 1 littérature de jeunesse à l'université de Lille 3. Une étape obligatoire pour elle qui se destine ensuite au métier de professeur des écoles. À l'issue de son année, elle va en effet se préparer à passer son concours pour pouvoir faire ce dont elle a toujours rêvé, transmettre son savoir aux enfants.

 

Pourquoi avoir choisi l'enseignement ?

En premier lieu, par amour du savoir. L'idée de pouvoir le transmettre différemment de la façon dont on me l'a transmis a été déterminante pour moi. J'ai toujours connu des méthodes d'enseignement traditionnelles. De la primaire au lycée, j'ai repéré des fractures dans la manière de transmettre ce savoir. J'avoue avoir envie de changer les choses, au moins à mon échelle. De plus, la phobie scolaire dont j'ai été atteinte m'a donnée une sensibilité particulière vis-à-vis de cette problématique des conditions de la transmission du savoir. Ce choix a été évident jusqu’au Bac. Je trouvais que l’Éducation Nationale comportait une dimension très normative et cela m'a un peu effrayée. J'ai effectué ma licence de lettres modernes en étant un peu dans le flou quant à mon projet professionnel.

 

Pourquoi être retournée vers ce domaine professionnel après t'en être détournée ?

Ce qui a fait que je me suis détournée de ce projet était aussi la crainte de ne pas être en mesure de réussir à m'en sortir. Je n'avais pas envie d'être en quelque sorte formatée par un système que j'avais envie de changer.

J'y suis revenue grâce à une conseillère d'orientation avec qui j'ai pu discuter. Après ma licence, il y avait la possibilité de partir dans différentes voies. L'enseignement est celle qui, malgré mes craintes, m'a parue la plus cohérente et ce choix a été confirmé par les stages pratiques effectués durant ma première année de l’École Supérieure du Professorat et de l’Éducation (ESPE).

 

Quelle formation suis-tu ?

Après ma licence de lettres modernes, j'ai effectué ma première année de master à l'ESPE. L'enseignement théorique m'a un peu déstabilisée et j'ai préféré me diriger vers le master littérature de jeunesse de Lille 3 pour acquérir un bagage culturel. A l'issue de ces deux ans, j'envisage d'entrer en seconde année de Master à l'ESPE. Les stages occupent la moitié du temps de cette année et ce détail fait tout pour moi.

À l'issue de ce master 2, je serais amenée à passer un concours. Non un CAPES (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Secondaire) mais un CRPE, son équivalent pour le professorat des écoles. Avoir un niveau M1 donne le droit de passer le concours. Être titulaire d'un M2 dispense du mémoire de fin d'études, mais les cours sont tout de même obligatoires à suivre sous la forme d'un diplôme universitaire.

 

Le métier de professeur des écoles est-il le même qu'avant ?

Le métier a dû changer au fil des évolutions de la société. Il y a des choses qui étaient courantes avant qui ne sont plus acceptées aujourd’hui, au niveau de l'autorité par exemple. Il ne faut pas oublier certains phénomènes générationnels qui sont en partie à l'origine de ces évolutions dans la manière de voir l'enfant et de lui transmettre des connaissances.

Il y a également une connexion des savoirs les uns avec les autres : développer des compétences en français durant un cours d'Histoire, de mathématiques pendant une séance de sport par exemple. Les matières sont de plus en plus décloisonnées. On va même jusqu’à essayer de décloisonner les classes en nous basant sur certaines méthodes prônant l'entraide entre les niveaux pour le développement des enfants, comme Freinet ou Montessori par exemple. Ces méthodes d'enseignement « alternatives » sont souvent sources d'inspiration pour certains professeurs, voire certaines écoles.

 On entend souvent dire que les enfants en savent moins que leurs grands-parents au même âge. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Il y a certes eu des réformes dans les programmes scolaires, mais l'enseignement primaire mise maintenant sur la réelle compréhension des enfants vis-à-vis des connaissances qui lui sont transmises et non plus uniquement sur un enseignement.

Le numérique est également de plus en plus présent dans les classes. Via les tableaux électroniques et le projet qu'à terme, tous les enfants soient équipés d'une tablette. Mais dans la pratique, ce n'est pas encore le cas à cause du manque de budgets notamment. En primaire, le but est de familiariser les enfants à l'univers numérique et informatique pour leur apprendre à se débrouiller seuls.

 

Un professeur des écoles a-t-il des perspectives d'évolution ?

Le professeur est un fonctionnaire et évolue dans le domaine de l'enseignement primaire. Néanmoins, il existe des possibilités d'évolution.

 

Il peut être directeur de son école. Il a deux jours par semaine de décharge durant lesquels il s'occupe des tâches administratives, tandis que les autres sont consacrés à la classe dont il a la charge.

Il peut être formateur pour adultes. Dans les ESPE notamment où il apprend ce qu'il sait aux futurs professeurs des écoles.

Il lui est également possible de devenir inspecteur d'académie ou encore conseiller pédagogique.

 

Quelles qualités pour devenir un bon professeur des écoles ?

Patience, enthousiasme et ouverture d'esprit sont pour les trois éléments de base pour pouvoir assurer tous les jours ce métier. Sans oublier la pédagogie bien entendu.

Étudiante en professorat des écoles