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Interview : Responsable de produit style

09 février 2007
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Cécile Couprie (25 ans)

Responsable de produit style (depuis 1 an)

Société: La Halle !

Rencontre avec Cécile Couprie, styliste de la ligne « femme actuelle » pour La Halle !

Quel a été votre parcours jusqu'à présent ?

Je viens des Deux-Sèvres où j'ai commencé par faire un bac STI Arts Appliqués. Puis j'ai été acceptée à l'école des Beaux-arts de Limoges que j'ai intégrée pendant quatre ans. C'est en deuxième année que j'ai pu me spécialiser dans le textile et, l'année suivante, j'ai obtenu mon Diplôme national d'arts et techniques (DNAT), option design de produit textile. Ensuite j'ai optimisé ma quatrième année en faisant des stages. J'ai eu la chance de travailler pour des grandes marques comme DDP et IKKS qui m'ont donné un avantage considérable pour la suite de mon parcours. Grâce à l'expérience que j'ai acquise dans ces enseignes, j'ai pu intégrer la formation « Mode en duo » de Lille, année pendant laquelle j'ai poursuivi mes stages en entreprises. J'ai ainsi travaillé cinq mois pour La Redoute enfants et trois mois chez Nathalie Garçon, une créatrice de mode parisienne. Ma formation terminée, j'ai postulé à divers endroits et travaillé deux mois pour Vert Baudet avant d'être contactée par La Halle !.

Dans quelles conditions avez-vous été embauchée ?

Pour valider la formation « Mode en duo », nous avions un projet personnel à présenter en fin d'année devant plusieurs entreprises réunies pour l'occasion. C'est là que La Halle ! m'a repérée. On m'a appelée par la suite, alors que j'étais en CDD chez Vert Baudet, pour me proposer un CDI et un meilleur salaire. Je n'ai pas hésité.

En quoi consiste votre travail à La Halle ! ?

Je suis chargée de créer les modèles de la ligne de vêtements « femme actuelle » et également ceux de la marque Creeks. Nous avons deux saisons par an et trois collections par saison. Je dois m'occuper de 80 modèles par collection ce qui fait un total de 480 modèles par an. Autant dire que je suis très occupée. Mais je travaille assez vite en général alors j'arrive à gérer. Nous avons un coordinateur de style qui nous propose plusieurs thèmes dont nous devons nous inspirer pour créer les collections. On s'inspire aussi des magazines, de ce qu'on trouve sur Internet et on fait des shoppings. Ensuite, on bloque trois jours par mois pour travailler sur les collections. Je dessine tous mes modèles et les présente à la fin des trois jours pour les faire valider. Un fois cette opération effectuée, je passe le reste de mon temps à numériser les dessins, écrire les descriptifs pour les ateliers de production ou encore rencontrer les fournisseurs. Je dois constamment jongler entre deux collections.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

A vrai dire, c'est par hasard que je me suis lancée dans le stylisme. Je voulais être illustratrice à la base. J'ai tenté l'école des Beaux-arts d'Angoulême qui proposait une formation sur l'illustration et la bande dessinée mais ma candidature n'a pas été retenue. C'est donc l'option textile que j'ai suivie à Limoges qui m'a inspiré cette vocation. Après, les stages que j'ai faits m'ont confortée dans ma décision.

Et pourquoi l'industrie plutôt que la confection de luxe ?

J'aime le rythme et les contraintes de l'industrie. Mon travail m'offre beaucoup de responsabilités et c'est une preuve de confiance qui est plutôt valorisante. C'est sûr, l'industrie a moins de charme que les ateliers de haute couture. Chez nous tout est informatisé alors que les créateurs travaillent de façon plus artisanale. Mais même si je dois donner beaucoup de mon temps et de mon énergie, dans l'ensemble on a pas mal d'avantages. Par exemple, on voyage beaucoup pour faire des shoppings ou visiter les usines. J'ai eu la chance d'aller en Chine il n'y a pas très longtemps. Et puis le salaire est plutôt motivant.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaiteraient devenir stylistes ?

Il faut faire le plus de stages possibles. C'est vrai que ce n'est pas évident, surtout quand on n'est pas payé, mais c'est pourtant une étape sur laquelle on ne peut pas faire l'impasse. Je recommande également la formation « Mode en duo » qui est un véritable tremplin. Il en existe une à Lille et une à Lyon.
R. J.30/01/07
Responsable de produit style