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Interview : Naturopathe

02 mars 2015

Aider l'autre à faire face au stress, mais également dans une approche de véritable éducation sanitaire, Marie-Hélène Penet, kinésiologue et naturopathe, nous présente son métier, « presque militant ».

Naturopathe

Marie-Hélène Penet est titulaire d'une maîtrise en sciences économiques. Après s'être expatriée en Grande-Bretagne pour travailler dans le recrutement de permanents pour des associations humanitaires, elle découvre la kinésiologie et son efficacité grâce à une amie. Séduite par l'approche, elle se forme à la discipline et développe une activité à temps partiel. Revenue en France en région parisienne, elle démissionne finalement pour se consacrer pleinement à cette profession. Un déménagement dans le Nord plus tard, elle entreprend une formation complémentaire en naturopathie, grâce au FONGECIF.
 Eczéma, acné, déprime, troubles du sommeil ou digestifs, la naturopathie intervient dans de nombreux cas. Dans l'objectif d'aider l'autre à faire face au stress, mais également dans une approche de véritable éducation sanitaire, Marie-Hélène Penet nous présente son métier, « presque militant ».

Comment réalise-t-on un bilan de vitalité ?

Pour mes bilans, je mélange la kinésiologie et la naturopathie. Je pose des questions à mes clients, sur leur alimentation, leurs émotions, leur énergie et leur hygiène de vie en général. Puis, nous abordons la problématique : pourquoi le client est venu consulter ? Ensuite, nous passons à une évaluation de l'énergie vitale et des émonctoires (le foie, les reins, les poumons, la peau, l'intestin). Il y a également une évaluation physique, à partir de la posture de la personne, mais aussi à partir de ses yeux (iridologie). Cela nous donne une idée de la force ou de la détérioration du fonctionnement de l'organisme. Tous les conseils que je donne sont ceux que l'on donnait avant l'ère de la chimie. Ils tournent autour de l'alimentation, la diète, le jeûne, le contact avec la nature, la lumière... L'hygiène de vie est essentielle dans les approches non conventionnelles de la santé.

Que pensez-vous du regard que porte la médecine sur les approches non conventionnelles de la santé ?

Il y a plusieurs sortes de de médecins. Certains se moquent gentiment de ces approches, d'autres disent que nous faisons ce qu'ils n'ont pas le temps de faire : une véritable éducation sanitaire. On mange trop, on mange mal, on ne sort plus, l'état de l'alimentation (en particulier chez les étudiants) est alarmant. En consacrant une heure à une heure et demie par consultation, nous sommes vraiment à l'écoute.
Je me souviens avoir entendu un médecin dire que la médecine traditionnelle, c'est « tuer des moustiques avec un bazooka ». On utilise beaucoup de produits puissants pour soigner parfois des choses qui nécessiteraient juste de petits changements. Nous ne sommes pas des gourous, les clients viennent souvent après avoir vu les médecins, quand leurs questions restent sans réponses. La confiance aveugle à la chimie est de plus en plus remise en cause. Les conséquences et les problèmes liés aux antibiotiques et antidépresseurs sont mises au jour et les gens réalisent qu'il est possible de faire autrement.

 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait devenir naturopathe ?

Ne pas s'attendre à être millionnaire dans les semaines qui suivent ! Les métiers des approches non conventionnelles de la santé sont des métiers qui n'existent pas législativement. La Fédération Française de Kinésiologie Spécialisée ainsi que l'OMNES (association de naturopathes) et d'autres organisations professionnelles sont en contact avec le ministère du travail pour faire avancer les choses sur ce point.
En attendant, il faut se déclarer en profession libérale ou en auto entrepreneur. Il faut penser aussi à être clair dès le départ avec son client : en tant que praticien d'approche non conventionnelle de la santé, il ne faut pas prétendre guérir ou soigner. Si l'on veut être un naturopathe reconnu par la fédération, il faut se préparer à apprendre beaucoup de choses et à connaître des difficultés pendant 3 à 4 ans, le temps d'avoir une activité rentable. Je conseillerais de garder si possible une activité salariée en parallèle.


Conclusion :
En essayant de mettre en place de nouveaux réflexes, le but est de permettre au client d'avoir une bonne santé dans la durée. Dans l'attente d'une nouvelle législation, il est conseillé de bien se renseigner sur la formation du praticien auquel vous souhaitez faire appel.