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Interview : Artiste Libre

03 octobre 2012

Sylvie Wilfart Artiste libre 15 ans Depuis 15 ans, Sylvie Wilfart confectionne des peluches pour le plus grand bonheur des petits comme des grands. Rencontre avec cette mamy -peluche....

Artiste Libre

Artiste libre (depuis 15 ans)

Depuis 15 ans, Sylvie Wilfart confectionne des peluches pour le plus grand bonheur des petits comme des grands. Rencontre avec cette mamy -peluche.

Comment vous est venue cette passion pour la confection des peluches ?

« J'ai été monitrice pendant trois ans pour une MJC. En parallèle, je suivais des cours de couture. A la MJC, il y avait une dame qui confectionnait des peluches. Quand elle a arrêté, je me suis dit pourquoi pas moi et j'ai repris la couture des peluches. »

Comment fabrique-t-on une peluche ?

« Ce n'est pas très difficile. On suit les patrons comme pour la couture normale. Le plus compliqué, c'est de trouver les patrons. J'ai des amis au Royaume-Uni qui en recherche et j'en ramène aussi d'Angleterre.Pour réaliser un nounours, j'ai d'abord besoin de fourrures synthétiques. J'achète la fourrure par rouleaux de deux mètres. C'est la même fourrure que pour les manteaux. Les grands couturiers parisiens l'utilisent. On trouve toutes les couleurs. Par exemple, je viens d'acheter un rouleau de blanc, de brun pour faire des lapins et un rouge pour des oiseaux et des coccinelles…. Le problème c'est que dans le Nord, on ne trouve que deux groupes qui vendent de la fourrure. Je fais ensuite venir les yeux et les nez de Thiers. J'ai le choix entre trois couleurs : vert, marron et bleu. Une fois que j'ai tout ce qu'il me faut, je découpe la fourrure suivant le plan puis je la couds à la main, je rembourre et je rajoute les yeux et le nez.
Chaque peluche a sa particularité. Elle a sa petite touche personnelle. Je n'ai jamais 2, 3 fois le même modèle. Je fais des peluches qui se vendent le plus et puis, parfois je suis contente du résultat, d'autre fois non. »

Quand faites-vous les nounours ?

« Je ne travaille pas à la commande. Je me mets à mon atelier quand j'en ai envie. En général, je fais plusieurs peluches à la fois. En ce moment, j'ai commencé un lapin. Il y a aussi certains nounours que je n'aime pas faire. Je n'aime pas trop faire les caniches, c'est assez difficile. »

Combien faites-vous de peluches par an et combien y passez-vous de temps ?

« Je ne sais pas combien de temps je passe mais en tout cas, j'en confectionne plus de 200 par an. Des grands, des petits, de tous modèles et de toutes les couleurs. Je peux faire 300 peluches différentes. »

Que faites-vous de tous ces nounours ?

« Je les vends dans des expositions. Je fais 6, 7 expositions par an avec mon mari. Au début, j'allais toute seule dans les ventes mais depuis 6 ans, Alfred (son mari ndlr) m'accompagne. J'aime beaucoup l'ambiance des salons. Nous sommes comme une grande famille et on finit par connaître tous les noms des exposants. Et puis, on trouve les contacts humains. Il y a certains salons, cela fait 8, 9 ans que je les fais. Même si je travaille moins, je retrouve des personnes, je discute…
Avec l'argent que je récupère de ses ventes, on part en vacances où on s'offre une sortie de temps en temps. »

Comment réagissent les gens à la vue de toutes ces peluches ?

« Ils sont curieux et surpris de ce que je fais. C'est souvent les hommes qui posent les questions. On me demande en quoi je les fais. On me pose souvent la question de savoir s'il s'agit de poils de chiens et de chats. Les femmes sont intéressées lorsque je leur dis que les nounours sont lavables en machine et hypoallergique. »

Comment réagissent les enfants et petits-enfants face à cette activité ?

« Ils sont ravis. Mes enfants et petits-enfants savent d'ailleurs faire les peluches. J'ai une de mes petites filles qui commence à bien se débrouiller. »

Sous quel régime exercez-vous cette activité ?

« Je suis déclarée comme artiste libre depuis 12 ans. A l'époque j'ai fait une demande auprès de l'URSSAF de Lambersart et constitué un dossier. Depuis, je possède un numéro de Siret et je peux faire des ventes et des expositions. Pour pouvoir bénéficier de ce statut, il ne faut pas être chômage, ne pas dépasser 4 000 € par an de recettes et ne pas posséder de machines, d'ateliers et de personnels. Après, vous faites ce que vous voulez ou presque. »
S.LLe 15 décembre 2006
Artiste Libre