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Interview : Vitrailliste

25 mai 2015

Au fond d'une cour verdoyante, le soleil éclaire de ses rayons le petit atelier de Pierre Bertin, vitrailliste. Il y a 5 ans, il ouvre son petit atelier rue Colbert à Lille.

Vitrailliste

Au fond d'une cour verdoyante, le soleil éclaire de ses rayons le petit atelier de Pierre Bertin, vitrailliste. Juriste à temps partiel dans un cabinet d'avocats, c'est surtout par goût pour cet art qui a traversé les âges qu'il choisit d'entamer une reconversion professionnelle grâce au Fongecif. Il y a 5 ans, il ouvre son petit atelier rue Colbert à Lille.

Quelles sont vos activités principales ?

Il y a tout d'abord le travail à l'atelier, de création et de restauration. Pour des petites réparations, je peux me déplacer si une pièce est cassée. Mais tout dépend de l'état général du vitrail. Avec une durée de vie comprise entre 80 et 100 ans, c'est surtout le plomb qui s'oxyde, perd de sa souplesse, se déforme et s'effrite. S'il n'est pas en bon état, il faut le démonter complètement. Et puis il y a un travail de rencontre et de discussion. Quand je dois créer un vitrail pour un particulier, je me déplace à son domicile. Je regarde comment est orientée la pièce, où sera placé le vitrail, à quelle heure le soleil le traversera et quelles seraient les couleurs les plus adaptées (vives, pastels...).

Quelle est l'étape la plus délicate dans la réalisation d'un vitrail ?

C'est l'étape du montage en plomb. Chaque pièce du vitrail est sertie dans une baguette de plomb souple. Il faut trouver le bon équilibre entre la solidité du sertissage, la consolidation et la souplesse, pour éviter qu'une trop grande tension ne s'exerce sur la pièce de verre. Il y a une façon de découper, d'insérer les baguettes. Ensuite, toutes les pièces serties sont soudées ensemble. C'est une étape déterminante pour la création : un mauvais montage aura des conséquences sur le vitrail, et sur le long terme. C'est d'ailleurs le moment que je préfère. C'est gratifiant quand c'est bien fait. Le travail est très exigeant, on ne peut pas se contenter de l'à peu-près. Sur un vitrail de taille moyenne qui représente environ 30-35 heures de travail, la phase de montage se fait en une dizaine d'heures.

Comment voyez vous l'avenir de votre métier ?

En partant du postulat qu'il reste énormément de vitraux dans les églises mais aussi dans l'habitat des particuliers, il y a matière à restauration. Le problème majeur du vitrail, c'est l'isolation thermique. Aujourd'hui on peut insérer un vitrail dans un double vitrage. Mais il faudrait trouver une solution optimum pour pallier ce problème et relancer la création de vitraux dans les lieux de vie.

Que diriez-vous à un futur vitrailliste ?

Qu'il faut persévérer. Il faut savoir patienter et acquérir une expérience professionnelle solide avant de se lancer. Il ne faut pas être pressé. Et puis bien sûr, faire preuve de méticulosité, d'exigence, de sens artistique et de concentration !

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