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Interview : Orfèvre

21 novembre 2016

Olivier Marle est orfèvre depuis plusieurs années. Il fabrique des bijoux qu'il vend dans de nombreuses conventions et sur internet. Il arrive également qu'il réalise des commandes.

Orfèvre

Comment en es-tu arrivé à la fabrication de bijoux ?

Au départ, je fabriquais des bijoux pour ma famille et des amis. J'en réparais et j'en ajustais d'autres qu'ils possédaient déjà. Je créais à côté de ça des pièces originales pour offrir des cadeaux ou simplement parce que j'aimais ça.
Je fabrique aussi bien des bijoux que des accessoires ou des objets. Je tiens cette attirance pour la création et le bricolage de mon père.
Puis j'ai été invité dans plusieurs festivals dans lesquels je me suis rendu avec mes premières créations. Celles-ci ont rencontré un franc succès, ce qui m'a poussé à renouveler l'expérience. J'ai continué la création en améliorant les pièces, en essayant de nouveaux matériaux et en participant à de nombreux festivals.
N'ayant pas de travail à côté, j'ai décidé de me lancer à plein temps dans la création et la vente en tant qu'auto-entrepreneur. Je vends mes créations sur internet via des sites de ventes d'objets et de bijoux artisanaux ainsi que dans les salons sur lesquels j'amène mon stand. Maintenant, certaines créations sont exposées dans des boutiques et des bars pour lesquels je crée des collections spéciales.

Quelles études as-tu suivies pour en arriver là ?

J'ai suivi des études dans le domaine artistique visuel de l'espace et j'ai obtenu un diplôme de stylisme de l'objet et esthétique industrielle à Saint-Luc de Tournai. Malgré tout, mes études étaient auparavant dirigées vers l'architecture.
J'en retiens une certaine sensibilité artistique. Mais l'aspect technique m'est venu avec l'expérience que j'ai acquise de manière autodidacte.

Pourquoi les bijoux et pas d'autres pièces, comme des vêtements par exemple ?

J'apprécie ce type d'accessoire pour le défi qu'il y a à créer de petites pièces dans lesquels tout réside dans le détail, au moins autant que son aspect général.
Il en va de même pour mon mode de fonctionnement. Je tiens à garder ma liberté d'action et de création sans m'encombrer de trop de responsabilités en matière de gestion. C'est pourquoi je ne compte pas ouvrir ma propre boutique. Je préfère déposer uniquement mes bijoux dans d'autres boutiques et endroits plus spécialisés où je suis sûr qu'ils plairont.

Quelle est ta journée-type ?

Je me lève très tôt le matin. Après avoir vaqué à diverses occupations, je me lance dans la recherche de matériaux sur internet et en braderie lorsque le week-end arrive. Vient ensuite la préparation de mes futures créations et la réflexion à propos de nouveaux modèles.
Je me rends ensuite dans différents points de vente pour le réassort, je publie de nouvelles photographies montrant les nouveaux bijoux que je publie sur internet et les réseaux sociaux.
Enfin, je réponds à d'éventuelles commandes sur ma boutique en ligne. Pour ces dernières, je me réserve le droit de refuser celles qui ne correspondent pas à ce que je fais d'habitude. Sans me cantonner à un style en particulier, je ne serais pas à l'aise avec quelque chose de trop éloigné de mes goûts et la qualité de mon travail s'en ressentirait.

Peux-tu me détailler le processus de création d'un bijou ?

Une idée de création germe dans ma tête. J'essaie de rassembler les éléments nécessaires à sa fabrication et je mets au travail. Lorsque la pièce est terminée et qu'elle correspond à mes attentes, je la mets en vente. Dans le cas contraire, j'apporte les modifications qui selon moi s'imposent.

Quelles qualités pour être un bon orfèvre ?

Une détermination d'acier pour ne pas baisser les bras en premier lieu. Comme tout métier artisanal, certaines périodes peuvent être plus difficiles que d'autres. Ensuite, je pense qu'il est nécessaire de faire preuve d'une dextérité d'or pour créer des pièces fines et de belles factures et non des bijoux grossièrement taillés. Enfin, il faudra avoir une patience d'argent, car on peut passer beaucoup de temps sur une pièce ou une collection. Et surtout, beaucoup d'imagination pour développer des bijoux originaux, qui plairont à la fois à mon public habituel et à de nouvelles personnes.

Fabriques-tu toi-même certaines pièces ou fais-tu en quelque sorte du recyclage ?

Un peu des deux. Je fabrique certaines pièces de A à Z. Parfois, il arrive que je déniche certaines pièces dans les vide-greniers. Je leur donne une seconde jeunesse et les utilise dans de nouveaux bijoux.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui voudraient suivre tes traces ?

De s'armer de courage parce que la route vers le succès est longue. Même si ce travail est pour moi le plus passionnant qui puisse exister, il peut y avoir des moments un peu difficiles. C'est là que le courage est le plus important, car il ne faut pas baisser les bras.