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Interview : Menuisier - ébéniste

09 mai 2016

Mickael Sabatier est menuisier-ébéniste depuis douze ans et a ouvert sa propre entreprise, Woody Art, il y a six ans. Il crée des meubles design et sur-mesure pour des particuliers et réinvente sans cesse son artisanat.

 

Menuisier - ébéniste

Mickael Sabatier est menuisier-ébéniste depuis douze ans et a ouvert sa propre entreprise, Woody Art, il y a six ans. Il crée des meubles design et sur-mesure pour des particuliers et réinvente sans cesse son artisanat.

 

Comment en êtes-vous arrivé au métier de menuisier ?

Mon père et mon grand-père étaient dans ce domaine et m'ont transmis leur passion. J'ai donc toujours baigné dans cet environnement.

Pourtant, je ne me destinais pas à cette profession durant mes études. J'ai suivi un cursus scolaire général. Je me suis dirigé vers la menuiserie-ébénisterie après mon baccalauréat. Je suis professionnel depuis 12 ans et à mon compte depuis 6 ans maintenant.

 

Dans le cadre de votre profession, êtes-vous en lien avec d'autres artisans ?

Oui. Avec un verrier qui s'occupe de la découpe de cette matière lorsque je conçois certains meubles.

À bien des égards, ma façon d'envisager mon métier me rapproche de l'architecte d'intérieur car j'essaie de concevoir des meubles qui s'éloignent de la tradition du meuble en merisier teinté. Je m'adapte aux demandes des particuliers et j'essaie de leur proposer quelque chose de design et d'unique.

 

Quelle est la journée-type d'un menuisier-ébéniste ?

L'énorme avantage de mon métier, c'est qu'aucune journée ne ressemble vraiment à une autre. Néanmoins, on peut mettre en valeur quelques grandes étapes de mon quotidien.

Cela commence dès que j'arrive au travail. Je consulte mes e-mails afin de prendre connaissance des éventuels retours des clients vis-à-vis des devis qui leur ont été transmis. Après ce rapide bilan, je contacte les fournisseurs pour passer mes commandes de matières premières. Puis je consacre le reste de ma journée à la fabrication des projets en cours. Les pauses de midi et les débuts de soirée sont quant à eux réservés aux rendez-vous chez les particuliers. Je me rends chez eux pour m'imprégner de leur intérieur et prendre quelques mesures pour ensuite leur proposer un concept de projet. Avant de commencer la fabrication proprement dite, je les invite dans mon atelier pour leur présenter les matières que je compte utiliser et recueillir leur avis pour être sûr de ne pas me tromper.

 

Diriez-vous que la menuiserie est un métier de passion ?

Totalement ! Certes, je ne suis jamais aux 35 heures, ni aux 39 heures d'ailleurs. Mais je fais ce que j'aime toute la journée et aucun projet ne ressemble à un autre ! Je laisse parler ma créativité pour toujours proposer quelque chose de différent et d'unique.

 

Le numérique a-t-il un impact dans votre profession ?

Dans certaines parties seulement. À notre époque, on ne peut plus se passer d'internet et des réseaux sociaux. Ils sont indispensables pour la communication de mon entreprise. Et je ne réalise plus de plans sur papier mais uniquement par ordinateur. 

À l'atelier par contre, je n'emploie pas de machines commandées par ordinateur. Uniquement du manuel et de l'artisanal !

Le numérique facilite l'échange avec mes clients autour de leur projet mais une fois qu'il est commencé, je le mets un peu de côté.

 

Votre milieu professionnel a-t-il un impact sur le développement durable ?

Bien sûr puisque nous utilisons une ressource naturelle comme base pour notre travail : le bois. Néanmoins, j'utilise majoritairement des arbres issus de forêts françaises gérées durablement : dès qu'un arbre est coupé, plusieurs autres sont replantés.

 

Quelles qualités un bon menuisier-ébéniste doit-il posséder ?

Patience et minutie ! La transformation du bois brut en meuble est un processus long qui nécessite ces deux qualités pour pouvoir être mené à bien. Cela nécessite également de la polyvalence. Mais surtout de la passion. Un bon artisan ne compte pas ses heures et c'est important de faire ce qu'on aime pour exercer cette profession.

 

Des conseils pour ceux qui voudraient se lancer ?

Ne pas hésiter à proposer des choses innovantes pour casser l'image du traditionnel fabricant de meubles en merisier de style Louis-Philippe. Réinventer sans cesse son travail est important pour sortir du lot et faire fonctionner le bouche à oreille.

Menuisier - ébéniste