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Interview : Soigneur animalier LPA

03 octobre 2012

Ludovic Lecointre 28 ans Soigneur animalier Refuge LPA de Lille Avant toute chose, pouvez-vous nos décrire votre parcours en quelques mots ? J'ai d'abord fait un Bac STAE, avec une option en...

Soigneur animalier LPA

Ludovic Lecointre (28 ans)

Société: Refuge LPA de Lille

Avant toute chose, pouvez-vous nos décrire votre parcours en quelques mots ?

J'ai d'abord fait un Bac STAE, avec une option en production animale, puis je suis parti vers un BTS en aménagement paysager. Suite à cela, j'ai passé un an et demi dans l'armée de l'air, à la base aérienne de Villacoublay. Je travaillais sur la protection des aéronefs grâce à des rapaces, comme des faucons ou des buses, afin d'effaroucher les pigeons et les corbeaux au dessus de la zone de vol. Je suis ensuite descendu dans le Lot, au Rocher des aigles de Rocamadour, où je m'occupais des spectacles, des soins, du dressage et de la réhabilitation à la vie sauvage.
Après ces expériences, j'ai lancé mon entreprise de fauconnerie d'effarouchement, pour les entreprises privées cette fois. J'ai fait ça pendant trois ans et depuis le mois d'août 2007, je travaille ici, au refuge LPA de Lille.

En quoi consistent vos tâches au sein du refuge ?

Mon titre exact est « chauffeur polyvalent », ce qui veut dire que je passe une grande partie de mon temps à trouver et à ramasser les chiens dans la rue. Parallèlement, je m'occupe de l'entretien des box et des animaux eux-mêmes. Ce n'est pas toujours évident, tous les chiens n'ont pas le même comportement. Certains sont perdus ou ont une peur panique de l'agression. Pour les chats, en revanche, c'est plus simple. Généralement, c'est le chat qui vient nous chercher.
On a aussi une mission de prévention vis-à-vis des adoptants. Il faut leur faire passer le message. On est dans une démarche de conseil, on attire leur attention sur les erreurs à ne pas commettre, notamment au niveau de la propreté ou du rapport de force.
Généralement, on va voir les animaux adoptés un à six mois après, pour vérifier que tout va bien. Si il y a un problème, on fait d'autres contrôles et, parfois, on est obligé de retirer l'animal.

Quelles sont, selon vous, les qualités indispensables pour exercer un tel travail ?

Il faut absolument être passionné, sinon on est vite dégoûté. Et, en plus de la passion, si on a un vrai feeling avec les animaux, c'est encore mieux. Chez certains, il manque ce petit quelque chose… et ils ne l'auront sans doute jamais. Dans ce cas-là, c'est impossible d'exploiter ses capacités à 100 %.
Il faut aussi avoir une certaine fibre pédagogique. Le chien, ça reste le descendant du loup. Il faut que les adoptants sachent éduquer leurs chiens… Sinon, concrètement, on leur conseille de prendre un chat parce que d'un point de vue technique c'est plus facile.

Et en ce qui concerne les avantages et inconvénients du métier ?

C'est vrai que, parfois, on s'attache à certains animaux tout en sachant qu'ils vont partir. C'est aussi une séparation. A côté de ça, le nettoyage des box peut paraître un peu rébarbatif au début, mais on s'y fait vite.
Sinon, il y a un côté vraiment gratifiant à exercer cette profession. Quand on réussit à faire une bonne adoption, par rapport à ce que les animaux ont vécu, c'est une victoire.

Pour finir, que diriez-vous à celles et ceux qui souhaiteraient suivre cette voie ?

La formation, l'école, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Le mieux, ce sur quoi il faut vraiment miser, c'est le côté associatif. Il faut adhérer à des associations, ou encore créer la sienne. Personnellement, c'est ce que j'ai fait avec les rapaces. Comme il n'y a pas de retour financier, ça montre une vraie motivation. Et puis, c'est un vrai bonus pour la suite, notamment si on veut intégrer une école… parce qu'elles sont souvent très sélectives.
M.I21.04.08
Soigneur animalier LPA