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Interview : Directrice générale adjointe LMCU

07 avril 2008
Jeanne-Marie Vollemaere Directrice générale adjointe Communauté Urbaine de Lille Tout d'abord, quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui ? J'ai une formation d'historienne. Après une maîtris...

Société: Communauté Urbaine de Lille

Tout d'abord, quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui ?

J'ai une formation d'historienne. Après une maîtrise d'Histoire à l'université Lille III, j'ai passé le concours de Sciences-po Paris où j'ai été prise et dont je suis sortie diplômée en section relations internationales. Quand je suis sortie des études, je cherchais un poste en communication. C'est ainsi que j'ai commencé comme contractuelle à la mairie de Villeneuve-d'ascq.
Environ un an après, j'ai réussi le concours d'attachée territoriale. Puis, en 1992, celui d'administrateur. Dans une logique de mobilité, j'ai été affectée à la direction générale de la ville d'Evry. Ce n'est qu'en 1999 que je suis revenue dans la région, recrutée pour un poste aux affaires juridiques, puis, en 2001, suite à une promotion à l'interne, je suis devenue directrice adjointe chargée de l'administration générale.

Concrètement, quel est votre rôle au sein de la Communauté Urbaine ?

C'est un pôle qui comprend trois directions et qui compte environ 600 personnes. Avec les autres directions, je coordonne l'action des services qui sont sous ma responsabilité. On assure l'ensemble du pilotage stratégique, c'est-à-dire que l'on définit des objectifs et des orientations, on contrôle leur réalisation et on évalue leur efficacité. Il faut faire preuve d'un certain esprit d'innovation, notamment en ce qui concerne l'évolution des services vers les nouvelles technologies.
Pour ma part, la plupart des services sont rendus à l'interne. Cependant, je peux également être amenée à participer à quelques grands projets sous l'angle soit du contrôle de gestion, soit du juridique.

Quelles sont, selon vous, les qualités nécessaires à ce type de fonction ?

D'abord, la volonté de travailler pour le territoire où la cité dans laquelle on habite. Personnellement, j'ai pris le parti de toujours vivre dans ou très proche des collectivités pour lesquelles j'ai travaillé. Il faut vraiment avoir envie de rendre un service public, et d'y croire profondément. Le premier maire qui m'a recrutée m'avait dit : « Je veux quelqu'un qui ait la foi ! ». Il faut vouloir lutter contre le chômage, la pauvreté, mais aussi œuvrer pour la culture ou l'image de la collectivité à l'international.
C'est aussi une fonction où il ne faut pas avoir peur des responsabilités par rapport à son équipe, à son service. En même temps, cela demande beaucoup d'humilité parce qu'on travaille avec des élus. Ce sont eux qui prennent les décisions et, même si on ne les partage pas toujours, on doit les appliquer. Nous ne sommes jamais seuls à décider, on fait vraiment partie d'un ensemble. Et puis l'humilité, c'est aussi ce qui permet de se remettre en question, notamment au niveau de ses connaissances. C'est aussi ce qui est intéressant.

La formation continue est donc très importante.

C'est primordial. On peut arriver avec plein de compétences apprises, mais elle deviennent vite obsolètes, surtout par rapport à des gens qui se sont formés sur le terrain. L'important c'est de savoir apprendre. C'est là que les formations généralistes sont intéressantes pour ces métiers, puisqu'elles apprennent à apprendre. Je sais ce que j'ai fait, mais je sais aussi que je ne sais pas tout et que je peux encore apprendre.
Parallèlement, j'ai un cours de Droit à la faculté de Lettres. Quand on doit faire des cours, on réactualise sans cesse ses connaissances pour pouvoir mieux expliquer. Enseigner là-bas, c'est aussi un acte militant de ma part. Je pense qu'il est important d'avoir des personnes avec un parcours différent dans la Fonction Publique. C'est ce qui apporte une vraie diversité culturelle à notre métier.

Justement, en tant que formatrice, quels conseils pourriez-vous donner à celles et ceux qui envisagent de passer un concours administratif ?

Quel que soit le niveau de formation, il ne faut pas oublier qu'un concours c'est quelque chose qui se travaille. Il ne faut pas faire d'impasse et réviser tout le programme. C'est aussi valable pour les juristes qui devront se fixer sur le Code des collectivités territoriales.
Je dirais aussi qu'il faut s'astreindre à une certaine discipline pour arriver en forme le jour J, et en y croyant. Il faut également se dire, du moment qu'on a passé l'écrit, que l'oral c'est presque un entretien d'embauche. Le jury a tendance à se demander s'il serait prêt à recruter la personne. D'où l'intérêt de bien se renseigner sur le travail dans une collectivité territoriale, notamment en faisant des stages, pour voir comment ça fonctionne sur le terrain et ne pas donner l'impression que l'on découvre tout cela le jour de l'oral.
M.I.07.04.08
Directrice générale adjointe LMCU